Fonctionnement cognitif avec l’âge: deux traits de personnalité liés

Deux traits de personnalité liés au fonctionnement cognitif en prenant de l'âge

Le lien entre les traits de personnalité et les troubles cognitifs

Tomiko Yoneda, de l’Université de Victoria au Canada, explique que nos traits de personnalité, qui représentent nos manières de penser et de réagir qui sont constantes dans le temps, peuvent influencer notre propension à adopter des comportements et des pensées saines ou nuisibles tout au long de notre vie. Ces expériences cumulées tout au long de notre existence peuvent ensuite contribuer à notre vulnérabilité face à certaines maladies ou affections spécifiques, comme le déficit cognitif léger (également appelé trouble neurocognitif léger), ou peuvent contribuer à nos différences individuelles dans notre capacité à résister aux changements neurologiques liés à l’âge.

Focus sur trois grands traits de la personnalité

L’étude s’est penchée sur trois des cinq grands traits de personnalité, aussi appelés les « Big Five » : la tendance à être consciencieux, le neuroticisme et l’extraversion.

Les individus qui ont un score élevé en consciencieusité ont tendance à être responsables, organisés, travailleurs et orientés vers un objectif. Ceux qui ont un score élevé en neuroticisme ont une faible stabilité émotionnelle, sont sujets à des sautes d’humeur, sont anxieux et dépressifs, doutent d’eux-mêmes et éprouvent d’autres sentiments négatifs.

Quant aux extravertis, ils aiment être entourés d’autres personnes et dirigent leur énergie vers les gens et le monde extérieur. Ils ont tendance à être enthousiastes, sociables, loquaces et affirmés, résume Yoneda.

A Découvrir :  Comment procéder pour un sevrage long des antidépresseurs

Recherche sur la personnalité et les capacités cognitives

Les chercheurs ont étudié les données de 1 954 participants à une étude longitudinale commencée en 1997. La personnalité de ces individus a d’abord été évaluée, puis leurs capacités cognitives ont été évaluées chaque année par la suite.

Les résultats ont montré que ceux qui avaient un score élevé en consciencieusité ou faible en neuroticisme étaient moins susceptibles de passer d’une cognition normale à un déficit cognitif léger durant l’étude.

Yoneda rapporte que le fait d’obtenir environ six points de plus sur une échelle de consciencieusité allant de 0 à 48 était associé à une diminution de 22 % du risque de passer d’un fonctionnement cognitif normal à une déficience cognitive légère. De plus, obtenir environ sept points de plus sur une échelle de neuroticisme allant de 0 à 48 était associé à une augmentation de 12 % du risque. Pour les personnes consciencieuses et celles ayant un faible neuroticisme, les déficits cognitifs légers survenaient également plus tard en moyenne.

Pour les personnes ayant un score d’extraversion élevé, le risque de développer un déficit cognitif léger n’était pas réduit, mais le trouble était retardé.

Impact sur la durée de vie cognitive saine

Par exemple, les participants âgés de 80 ans qui étaient très consciencieux vivaient près de deux ans de plus sans troubles cognitifs par rapport aux participants peu consciencieux. Ceux ayant un niveau élevé d’extraversion conservaient des fonctions cognitives saines pendant environ un an de plus. En revanche, un niveau élevé de neuroticisme était associé à au moins une année de moins de fonctionnement cognitif sain.

A Découvrir :  Lithium protégerait contre le COVID chez les patients bipolaires

En outre, les personnes ayant un niveau de neuroticisme plus faible et un niveau d’extraversion plus élevé étaient plus susceptibles de retrouver une fonction cognitive normale après avoir reçu un diagnostic antérieur de déficit cognitif léger. Cela suggère que ces traits peuvent être protecteurs même après le début de l’évolution vers la démence. Dans le cas de l’extraversion, cela pourrait indiquer les avantages des interactions sociales, souligne Yoneda.

Il est à noter que l’étude n’a trouvé aucune association entre les traits de personnalité et la durée de vie totale.

Source de l’article

Cet article a été rédigé avec les sources de l’American Psychological Association et du Journal of Personality and Social Psychology. Tous les droits sont réservés.

Derniers articles catégorie "Santé mentale"

alain-barru
Thierry Gailard

Auteur

Thierry Gailard, avec son riche parcours en tant que psychologue clinicien, se présente aujourd'hui comme une voix authentique et éclairée dans le monde de la psychologie sur notre site. Fort de plusieurs années d'expérience en cabinet, Thierry a consacré sa carrière à comprendre et à soigner l'esprit humain. Aujourd'hui retraité de la pratique clinique, il se consacre à partager ses connaissances et son expertise à travers des articles accessibles et instructifs. Ses écrits s'adressent aussi bien aux novices qu'aux connaisseurs, offrant des perspectives uniques et des explications claires sur divers sujets psychologiques. De la psychologie du développement à la neuropsychologie, en passant par la psychologie sociale, Thierry Gailard aborde une multitude de thèmes avec une approche pédagogique et empathique. Son objectif est de rendre la psychologie compréhensible et utile pour tous ceux qui cherchent à mieux comprendre les processus mentaux, les émotions et le comportement humain.

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *