Répartition des tâches dans les couples : une inégalité prononcée

Une étude récente indique que la répartition du travail domestique entre les couples est plus inégale qu’on ne le pensait. Les femmes se trouvent en effet à assumer une part démesurée du fardeau, non seulement en ce qui concerne l’exécution des tâches, mais aussi leur organisation.

L’étude a été menée par Elizabeth Aviv du département de psychologie de l’Université de Californie du Sud et son équipe. Ils ont interrogé 322 mères d’enfants en bas âge, âgés d’environ trois ans, sur la répartition des tâches ménagères dans leur foyer. Chaque tâche était analysée selon deux aspects : le côté cognitif (prévision, organisation, répartition des tâches et réflexion) et l’exécution physique de la tâche.

Inégalité marquée entre femmes et hommes

Les résultats ont mis en évidence une distinction significative entre les hommes et les femmes concernant le travail domestique. Non seulement les mères assumaient la majorité des tâches ménagères physiques, mais elles étaient également en charge d’une part disproportionnée du travail cognitif par rapport à leurs partenaires.

En analysant chaque tâche, il est apparu que l’écart entre les deux partenaires était plus marqué pour l’aspect cognitif que pour l’exécution physique. En moyenne, les mères ont indiqué qu’elles étaient responsables de 64% des tâches ménagères physiques, contre 36% pour leurs partenaires. Pour le travail cognitif, les mères assuraient 73% des tâches, contre seulement 27% pour leurs partenaires.

Les pères et la gestion des déchets

Il y avait une seule tâche pour laquelle les pères semblaient prendre plus de responsabilités : la gestion des déchets. Ils accomplissaient également plus de tâches de maintenance de la maison, telles que les réparations. Cependant, la planification de ces tâches était généralement assumée par les mères.

Conséquences sur le bien-être des femmes

Cette inégalité semble avoir un impact négatif sur la santé mentale des femmes. En effet, celles qui étaient en charge d’une part démesurée du travail domestique cognitif présentaient des niveaux plus élevés de dépression, de stress, d’insatisfaction relationnelle et d’épuisement professionnel.

Alors qu’une répartition inégale des tâches physiques était associée à une moins bonne qualité de vie de couple, c’est le travail cognitif qui avait l’impact le plus profond sur le bien-être psychologique des femmes, selon les chercheuses.

Elles soulignent : « L’inégalité dans la répartition du travail domestique est un facteur clé de l’inégalité entre les sexes. Elle empêche les femmes de participer pleinement au travail rémunéré et affecte leur santé et leur bien-être de manière significative. Le travail cognitif peut être particulièrement éprouvant pour les femmes car il se déroule souvent en coulisses et n’est pas reconnu ou valorisé par les autres. Il monopolise également l’énergie mentale au détriment d’autres priorités. »

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Thierry Gaillard – N’hésitez pas à suivre Thierry Gaillard sur nos réseaux sociaux