Comprendre le TDAH
Le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) est un trouble caractérisé par des difficultés telles que l’hyperactivité, l’impulsivité et une incapacité à maintenir son attention.
Le TDAH affecte approximativement un enfant ou adolescent sur 14, et dans près de la moitié des cas, le trouble persiste jusqu’à l’âge adulte, selon les chercheurs.
Il est de plus en plus évident que certaines personnes atteintes de TDAH ont également des problèmes de maîtrise de soi, qui affectent leur capacité à gérer leurs émotions. Par exemple, plus d’un quart (27,4 %) des enfants affectés par le TDAH souffrent également de troubles anxieux, et un enfant sur 50 (2,1 %) diagnostiqué avec le TDAH souffre d’un trouble de l’humeur, tel que la dépression. Beaucoup ont également des crises verbales ou physiques dues à une incapacité à contrôler leurs émotions.
Etude sur le TDAH
Dans le cadre de leurs recherches, Barbara Sahakian du département de psychiatrie de l’Université de Cambridge et son équipe ont analysé les données de plus de 6 000 enfants participant à une vaste étude longitudinale sur le développement cérébral et la santé mentale des enfants aux États-Unis.
Sur ce nombre, 350 avaient des scores de symptômes correspondant au seuil clinique du TDAH. Les deux tiers de ces enfants étaient des garçons.
Les parents de ces enfants avaient rempli des questionnaires sur le comportement émotionnel de leur enfant. Par exemple, ils ont été interrogés sur la réaction de leur enfant lorsqu’il est contrarié et s’il est capable de trouver des moyens pour se sentir mieux.
Près de la moitié (51,4 %) des jeunes présentant des symptômes élevés de TDAH montraient des signes de dysrégulation émotionnelle, indépendamment de problèmes cognitifs ou motivationnels.
En particulier, parmi les enfants présentant des symptômes légers de TDAH à l’âge de 12 et 13 ans, ceux présentant des scores élevés de dysrégulation émotionnelle à l’âge de 13 ans étaient presque trois fois plus susceptibles de développer des symptômes plus sévères de TDAH à l’âge de 14 ans par rapport à ceux ayant un score plus faible de dysrégulation émotionnelle.
Corrélation entre TDAH et le cerveau
L’analyse des données d’imagerie cérébrale disponibles pour certains participants a révélé qu’une région spécifique du cerveau, le pars orbitalis, était plus petite chez les enfants ayant des scores élevés de TDAH et de problèmes émotionnels. Le pars orbitalis, situé à l’avant du cerveau, joue un rôle crucial dans le traitement des émotions et de la communication ainsi que dans le contrôle inhibiteur du comportement, ce qui pourrait expliquer certains des comportements observés dans le TDAH.
Reconnaître et traiter la dysrégulation émotionnelle
La professeure Sahakian estime que la reconnaissance de la dysrégulation émotionnelle comme un aspect clé du TDAH aidera à mieux comprendre les problèmes rencontrés par l’enfant. Cela pourrait conduire à l’utilisation de traitements efficaces pour la régulation des émotions, comme la thérapie cognitivo-comportementale.
Le médicament Ritalin ne semble pas traiter complètement les symptômes de dysrégulation émotionnelle, selon les chercheurs. Identifier le problème plus tôt pourrait permettre des interventions alternatives plus efficaces pour aider l’enfant à mieux gérer ses émotions, ce qui pourrait potentiellement aider l’individu à l’âge adulte.
Bien que la cause exacte de ces problèmes ne soit pas claire, les chercheurs ont trouvé des signes d’un lien avec un éventuel dysfonctionnement du système immunitaire. Les personnes présentant des signes de dysrégulation émotionnelle avaient des taux plus élevés de certains types de cellules immunitaires. « Nous savons déjà que les problèmes du système immunitaire peuvent être liés à la dépression, et nous avons observé des schémas similaires chez les personnes atteintes de TDAH qui souffrent d’une dysrégulation émotionnelle », explique la chercheuse.
Thierry Gaillard – N’hésitez pas à suivre Thierry Gaillard sur nos réseaux sociaux
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