Introduction à l’aphantasie
En 2015, le psychologue Adam Zeman de l’Université d’Exeter au Royaume-Uni, avec le soutien de ses collègues, a présenté le concept d’« aphantasie ». Ce terme décrit l’incapacité ou la difficulté à créer des images mentales.
Les individus souffrant d’aphantasie ont également du mal à générer des images mentales associées à d’autres sens, comme la musique ou la texture contrastée du velours et du satin.
Depuis l’introduction de ce terme, Zeman a analysé une cinquantaine de recherches pour résumer les connaissances acquises sur l’aphantasie depuis 2015.
Répandition de l’aphantasie et de l’hyperphantasie
Depuis la première mention de l’aphantasie, des dizaines de milliers de personnes à travers le monde se sont reconnues dans cette description, selon une déclaration de Zeman. Beaucoup étaient conscientes qu’elles traitaient l’information d’une manière différente des autres, mais ne pouvaient pas expliquer comment. Certaines ont été surprises d’apprendre que d’autres personnes pouvaient visualiser des images dans leur esprit.
Des études ultérieures ont révélé que l’aphantasie affecterait environ 1% de la population, tandis que 3% seraient hyperphantasiques, c’est-à-dire capables de créer des images mentales extrêmement vivaces, qui peuvent rivaliser avec la « vision réelle ». Ces chiffres montent à 5% et 10% respectivement quand des critères d’inclusion moins stricts sont appliqués. L’aphantasie et l’hyperphantasie semblent souvent être des traits héréditaires, ce qui suggère une possible origine génétique.
Impact discret sur la vie quotidienne
Zeman souligne que, malgré la grande différence dans l’expérience subjective entre l’aphantasie et l’hyperphantasie, l’impact sur la vie quotidienne est généralement subtil. Le fait de ne pas pouvoir créer des images mentales ne signifie pas un manque d’imagination. « Ni l’aphantasie ni l’hyperphantasie ne sont considérées comme des troubles par les chercheurs. Elles sont plutôt vues comme des variations de l’expérience humaine, avec des avantages et des inconvénients plus ou moins équilibrés. Des recherches futures devraient permettre d’affiner cette compréhension. »
Un large panel de tests standard de mémoire (à court et à long terme, verbale et visuelle) et de pensée (« cognition ») ne révèle que de légères différences, voire aucune, chez les personnes souffrant d’aphantasie.
0 commentaires